Contrebandiers de poèmes et de sons
Sur
l’antérieur ce fut le propre groupe qui créa la musique sur des paroles de
Zelaieta, à cette occasion ils ont préféré de rapporter à l’euskera des
chansons de divers styles et provenances. La pluralité des thèmes choisis tire
au clair l’éclectique bon goût des intégrants du groupe qui démontrent aussi
leur courage en affrontant des thèmes qui sont déjà des classiques de la
musique populaire, dont les versions sont très nombreuses et desquels il est
difficile d’offrir une nouvelle lecture. C’est le cas de Let Me Die in My
Footsprints (Bob Dylan), Bird on a Wire (Leonard Cohen) et Folsom
Prison Blues (Johnny Cash), des thèmes auxquels le quartet de Bera
(Navarra) arrive à doter de personnalité propre. Mais il y a aussi des joyaux
du folk anglais (Rose Hip November de Vashti Bunyan), des sons de fête
des faubourgs de Marseille (Lanaren kantua, de Moussu T e lei
Jovents), des rancheras mexicaines (Mi único camino du Quartet
Bernal), un thème très connu de l’icône de la musique populaire (et de la
révolution) portugaise Jose Afonso (Cantigas do maio), des thèmes
traditionnels des Etats-Unis (Old Joe Clark), et même des chansons
composées par le maître de l’ukulélé Jim Beloff (Blues on a Ukelele),
le tout intercalé de la lecture de poèmes traduits en euskera d’auteurs comme
la polonaise Wilsawa Szymborska, la yucatèque Margarita Robleda et le turc
Nazin Hikmet, ou écrits par Edu Zelaieta lui-même..
Albisteak